Soif 12/2023

28 Marché & Tendances Il y a eu une vie avant le food scouting. Les années juste avant – je m’étais accordé un long congé sabbatique – resteront pour toujours un souvenir du feu de Dieu. Après des voyages étendus à travers l’Asie et l’Océanie, je pris mes quartiers dans l’ensoleillé Queensland australien. Et trouvai rapidement de quoi m’occuper. Le recteur du college de Brisbane – mon anglais avait besoin d’une mise à niveau et je m’étais donné six mois pour obtenir un diplôme d’anglais professionnel – sauta de joie en entendant mon idée d’aller dans le désert avec des groupes d’étudiants. Cela les tenait à distance des bars et boîtes de nuit le week-end. S’il avait su ce que nous emmenions avec nous comme alcool! Sachant qu’au début, je cherchais juste des covoitureurs pour partager les coûts élevés des lourds véhicules tout-terrain. J’intégrai dès le départ un bénéfice conséquent par covoitureur; il faut dire que tout le travail d’organisation de ces escapades était pour ma poire! Bien que je fisse trimer parfois comme des esclaves les enfants gâtés de riches Asiatiques qui faisaient leurs études dans le Queensland, pour tous les travaux possibles tels que ramasser du bois, laver la vaisselle, éplucher les légumes et monter les tentes. Une vraie école de la vie pour ces novices! Un véritable business naquit en un temps record. Avec vingt gosses dans deux grands Land Rover, surchargés de quoi manger pour cinq jours, je m’y collai chaque week-end. Cooloola Section et Parc national de Lamington, îles gulier engourdissement de la bouche, comme avec le poivre du Sichuan chinois. L’idéal est de l’utiliser à table en version moulue. La production est très limitée, six tonnes par an, dont la grande majorité pousse en Tasmanie, dans les forêts tropicales humides du Cradle Mountain National Park et d’autres parcs nationaux. Des années après, déjà au service de ***delicatessa, je rendis visite en Tasmanie à un farmer qui nous livrait de l’agneau exquis. Bien sûr, je voulais aussi me procurer ce poivre rare et me rendis dans l’Ouest sauvage. Cela voulait dire suivre les images dans ma tête. Aller à un endroit qui vous a déjà séduit sans que vous l’ayez jamais vu en vrai. Qui vous a séduit par des images, des livres et des films. Plonger dans l’atmosphère intemporelle et enchantée de ce paysage grandiose. Découvrir des massifs montagneux arides et des forêts d’un vert intense, contempler des vallées sur le sol desquelles se jettent les torrents. Une nature qui se suffit à elle-même, et on ne rêve que d’en pénétrer la majesté. Seule une poignée d’individus se mettent en quête des baies de cet arbuste poivrier. On les récolte comme les myrtilles, les baies sont enlevées à l’aide d’une sorte de peigne, puis séchées. Leur disponibilité est malheureusement limitée, alors on brûle d’envie pour cette rareté. Du reste: le mieux pour étancher la soif, que ne manquera pas de provoquer la recette sur la page de droite, est une Guinness Hop House 13. Bon appétit et santé! Fraser et Moreton. Des nuits à la belle étoile, des repas de restaurant étoilé. J’étais chauffeur, guide de voyage, infirmier, animateur et cuisinier en un, on cuisinait trois fois par jour, le soir un menu en cinq temps, des crabes que nous avions attrapés nous-mêmes, parfois même un risotto aux truffes ou un filet de kangourou. Assaisonnés de poivre de Tasmanie. J’avais découvert cette épice classée dans la catégorie «aliments de brousse» durant le temps passé sur le territoire des aborigènes, à un stand au bord de la route, tenu par quelques indigènes. Ils l’utilisaient autrefois non seulement pour assaisonner des steaks de wombat et des hamburgers d’émeu, mais surtout à des fins de guérison. Son goût légèrement doux au début ne fait pas penser à du poivre, l’âcreté arrive cependant rapidement, mais cède ensuite la place à un sinDe piquantes découvertes Richi Kägi a beaucoup voyagé dès sa jeunesse. Il se remémore ses voyages étendus à travers l’Asie et l’Océanie et sa découverte du poivre de Tasmanie chez les aborigènes. Une découverte qui ne manque pas de piquant! Les aborigènes utilisaient le poivre de Tasmanie non seulement pour assaisonner steaks de wombat et hamburgers d’émeu, mais surtout à des fins de guérison.

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